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Porcelaine, un peu d'histoire

D'où vient l'assiette
Le mot "assiette" désignait à l'origine le fait de placer le convive assis à table, puis l'action de mettre les plats sur la table, enfin le service du repas. Dans l'Antiquité les assiettes plates ou creuses étaient en terre cuite, en bois ou en métal, voire en pâte de verre moulée. La désignation "assiette" dans le sens de la vaisselle individuelle n'apparut qu'au 16e siècle, remplaçant l'écuelle, le tranchoir ou tailloir médiéval : une plaque circulaire, rectangulaire ou carré, en bois, en métal ou en verre, sur laquelle on posait une tranche de pain qui absorbait le jus des aliments posés sur le tranchoir. L'assiette creuse individuelle (mazarine) fut introduite en 1653 en France par le cardinal de Mazarin. Les premières assiettes, réalisées en étain, en argent ou en or, étaient destinés aux nobles et aux rois, tandis que le peuple mangeait dans des poteries. L'assiette resta un symbole de luxe jusqu'à ce que, sous Louis XV, la faïence et la porcelaine se généralisent pour toutes les pièces du service de table; à la fin du 18e siècle, l'assiette appartenait à tous. l'assiette plate couverte d'une cloche se développa à partir de 1750.

Le père d'entrecolles et le kaolin

En 1769, les premiers kaolins français sont découverts à Saint-Yrieix-la-Perche Le mot est dérivé du mot chinois Gaoling 高岭 (Collines Hautes), carrière située à Jingdezhen, province de Jiangxi (Chine). Le kaolin était en effet la matière première pour la fabrication de la porcelaine, invention chinoise dont Jingdezhen est à l'origine (la technique de fabrication de la porcelaine n'a été introduite en Occident qu'au XVIIIe siècle par un jésuite français, le père d'Entrecolles, après avoir observé les secrets de fabrication à Jingdezhen).

François Xavier d'Entrecolles était un père jésuite qui étudia et révéla en 1712 la composition et les secrets de fabrication de la porcelaine chinoise. Il est de ce fait à l'origine de la production de la porcelaine véritable en Europe et en France, de façon générale, ainsi qu'à Limoges en particulier.

Il révéla la technique de la fabrication de la porcelaine chinoise dans deux lettres restées célèbres, la première en date du 1er septembre 1712, et la seconde en date du 25 janvier 1722.

En complément à l'envoi de ses deux lettres célèbres, tout au long du XVIIIe siècle arriveront en France nombre d'albums illustrés reproduisant les différents stades de la fabrication, ainsi que des échantillons de kaolin, indispensable à la fabrication de la porcelaine véritable.

Un peu d'histoire

 
Carrière de Moussaguet près de Coussac-Bonneval. Photographie, fin XIXe siècle (archives du musée).

Exploitation en carrières à ciel ouvert dans laquelle l'argile est remontée dans des panières portées par les femmes.
 

 

Depuis le XVIIIe siècle, date des premières productions, la notoriété de la porcelaine de Limoges s'est développée au point que le nom de la ville évoque instantanément l'art de la porcelaine.

Avant cette date, l'histoire de la céramique européenne peut être considérée comme la longue recherche entreprise par l'Europe pour percer le secret de fabrication de la porcelaine, découverte en Chine à l'époque Tang. La fascination qu'elle exerça s'explique en grande partie par le mystère qui parut longtemps miraculeux d'une argile permettant d'obtenir, grâce à l'alchimie du feu, une matière blanche, translucide, brillante et sonore.

Même si les européens maîtrisaient alors certains arts du feu tels que le verre ou la faïence, il leur manquait un matériau indispensable, le kaolin, qui donne à la porcelaine blancheur, dureté et translucidité.

C'est au XVIIIe siècle que l'on trouva enfin des gisements exploitables en Europe, en 1709 en Allemagne, puis en 1768 en France, à Saint-Yriex-La-Perche, localité voisine de Limoges. C'est à partir de cette découverte que naquit et se développa la porcelaine de Limoges. Sous les auspices de Turgot, alors intendant du Limousin, qui y vit une source de richesse pour sa région, la première manufacture fut créée en 1771, puis protégée par le Comte d'Artois à partir de 1774.

La production reprend les décors couramment utilisés pour les objets en porcelaine tendre au cours des années précédentes, à savoir des motifs de fleurs en jeté de petits bouquets. Le filet doré en dentelle d'or est souvent utilisés et fréquemment doublé d'un filet bleu uni. Les formes produites sont simples et peu nombreuses. Après le rachat de la manufacture de Limoges en 1784 par la manufacture royale de Sèvres, les formes et les décors devinrent plus recherchés et  raffinés.

 
Marque de la manufacture du Comte d'Artois.
 

La marque de la manufacture du comte d'Artois

Entre 1771 et 1774, seuls les biscuits semblent avoir porté une marque. A partir de 1774, l'entreprise placée sous la protection du comte d'Artois, utilisa systématiquement les initiales du prince CD, marque qui fut conservée jusqu'à sa fermeture en 1796. Au cours de la fabrication, les objets étaient marqués en creux, et après la pose du décor ils recevaient la marque en couleur, le plus souvent rouge, mais parfois bleu.